
également incorporée à l'ADN des leucocytes du sang de cordon des nouveau-nés dont les mères
étaient traitées par la zidovudine. Une étude de génotoxicité transplacentaire réalisée chez le singe a
comparé la zidovudine seule par rapport à l'association zidovudine-lamivudine, avec une exposition
comparable à l’homme. Chez les fœtus exposés in utero à l'association, cette étude a démontré une
incorporation des analogues nucléosidiques à l'ADN plus importante dans divers organes du fœtus
ainsi qu'un nombre plus important de raccourcissements des télomères par rapport, à ceux exposés
uniquement à la zidovudine. La signification clinique de ces résultats est inconnue.
L’abacavir présente un faible potentiel d’induction d’aberrations chromosomiques à la fois in vitro et
in vivo pour les plus fortes concentrations testées. Tout risque potentiel chez l'homme devra donc être
évalué en considérant les bénéfices attendus du traitement.
Le potentiel carcinogène de l’association abacavir-lamivudine-zidovudine n’a pas été testé.
Au cours des études de carcinogénicité à long terme réalisées chez le rat et la souris après
administration orale de lamivudine, aucun potentiel carcinogène n’a été mis en évidence. Dans les
études de carcinogenèse réalisées chez la souris et le rat après administration orale de zidovudine, des
tumeurs épithéliales vaginales d'apparition tardive ont été observées. Une étude de cancérogenèse
intravaginale à été réalisée ultérieurement et a confirmé l'hypothèse selon laquelle les tumeurs
vaginales étaient le résultat d'une exposition locale, à long terme, de l'épithélium vaginal du rongeur à
des concentrations élevées de zidovudine non métabolisée dans l'urine. Aucune autre tumeur liée à la
zidovudine n’a été observée chez les animaux mâles ou femelles des deux espèces.
Deux études supplémentaires de carcinogenèse transplacentaire ont été réalisées chez la souris. Dans
une étude réalisée par le US National Cancer Institute, la zidovudine a été administrée aux doses
maximales tolérées à des souris gravides du 12
ème
au 18
ème
jour de gestation. Un an après la naissance,
on a observé une incidence accrue de tumeurs pulmonaires, hépatiques et de l'appareil reproducteur
femelle chez les souriceaux exposés à la plus forte dose (420 mg/kg de poids corporel à terme).
Dans une seconde étude, la zidovudine a été administrée à des doses ≤ 40 mg/kg à des souris pendant
24 mois, l'exposition débutant avant la naissance, au 10
ème
jour de gestation. Des tumeurs épithéliales
vaginales d'apparition tardive ont été observées avec une incidence et une période d'apparition
semblables à celles de l'étude de carcinogenèse orale standard. La seconde étude ne fournit ainsi
aucune preuve d’une activité cancérigène transplacentaire de la zidovudine.
En conclusion, même si les données de carcinogenèse transplacentaire provenant de la première étude
représentent un risque hypothétique, ceci doit être mis en balance avec le bénéfice thérapeutique
démontré.
Les études de carcinogénicité après administration d’abacavir par voie orale chez le rat et la souris ont
montré une augmentation de l’incidence des tumeurs bénignes et malignes. Les tumeurs malignes ont
été observées au niveau des glandes préputiales (mâles) et clitoridiennes (femelles) des deux espèces,
de la glande thyroïde des rats mâles, ainsi qu’au niveau du foie, de la vessie, des ganglions
lymphatiques et du tissu sous-cutané des rats femelles.
La majorité de ces tumeurs sont survenues aux plus fortes doses d’abacavir administrées
(330 mg/kg/jour chez la souris et 600 mg/kg/jour chez le rat), à l’exception de la tumeur de la glande
préputiale, qui est survenue à une dose de 110 mg/kg chez la souris. L’exposition systémique chez la souris et
le rat, à la dose sans effet, était équivalente à respectivement 3 et 7 fois celle observée chez l’Homme au
cours du traitement.
Bien que la pertinence clinique de ces résultats soit inconnue, ces données suggèrent que le bénéfice
clinique potentiel attendu l’emporte sur le risque carcinogène chez l’Homme.
Toxicité à doses répétées
Au cours des études toxicologiques, une augmentation du poids du foie a été observée chez le rat et le
singe après administration d’abacavir. La pertinence clinique de ces observations est inconnue. Au
cours des essais cliniques, aucune hépatotoxicité de l’abacavir n’a été mise en évidence. De plus, une
autoinduction du métabolisme de l’abacavir ou l’induction du métabolisme d’autres médicaments
métabolisés au niveau hépatique n’a pas été observée chez l’homme.