
17
Les mutations primaires associées au raltégravir/elvitégravir (Q148H/R/K, N155H, Y143R/H/C, E92Q et
T66I) n’affectent pas la sensibilité in vitro au dolutégravir en tant que mutations uniques. Lorsque des
mutations considérées comme mutations secondaires associées aux inhibiteurs d’intégrase (pour le
raltégravir/elvitégravir) sont ajoutées à ces mutations primaires dans des expériences de mutagénèse dirigée,
la sensibilité au dolutégravir demeure inchangée (FC < 2 par rapport à un virus de type sauvage), sauf dans le
cas de mutations en position Q148, où un FC de 5-10 ou plus est observé lorsqu’elle est associée à certaines
mutations secondaires. L’effet des mutations Q148 (H/R/K) a également été vérifié par cultures successives
dans des expériences de mutagénèse dirigée. Au cours des cultures successives de la souche NL432, en
démarrant avec des mutants dirigés porteurs des mutations N155H ou E92Q, aucune autre sélection de
résistance n’a été observée (FC inchangé d’environ 1). En revanche, en démarrant avec des mutants dirigés
porteurs de la mutation Q148H (FC égal à 1), diverses mutations secondaires ont été observées avec une
augmentation importante du FC jusqu’à des valeurs > 10.
Aucune valeur seuil phénotypique cliniquement pertinente (FC par rapport à un virus de type sauvage) n’a
été déterminée ; la résistance génotypique avait une meilleure valeur prédictive.
Sept cent-cinq isolats résistants au raltégravir provenant de patients ayant reçu du raltégravir ont été analysés
pour leur sensibilité au dolutégravir. Quatre-vingt-quatorze pour cent des 705 isolats cliniques présentaient
un FC inférieur ou égal à 10 pour le dolutégravir.
Résistance in vivo
Chez des patients naïfs de tout traitement et recevant du dolutégravir + 2 INTI en phase IIb et en phase III,
aucune mutation de résistance aux inhibiteurs d’intégrase ou aux INTI n’a été observée (n = 1118, suivi de
48 à 96 semaines). Chez des patients naïfs de tout traitement recevant l’association dolutégravir +
lamivudine pendant 144 semaines dans le cadre des études GEMINI (n=716), aucun cas de développement
de résistance à la classe des inhibiteurs d’intégrase ou à celle des INTI n’a été observé.
Chez des patients ayant des antécédents d’échecs de traitements antirétroviraux mais naïfs d’inhibiteurs
d’intégrase (étude SAILING), des mutations liées aux inhibiteurs d’intégrase ont été observées chez
4 patients sur 354 (suivi de 48 semaines) traités par dolutégravir, administré en association avec un
traitement de fond choisi par l’investigateur. Sur ces 4 sujets, deux avaient une substitution unique R263K de
l’intégrase, avec un FC maximum de 1,93 ; un sujet avait une substitution polymorphe V151V/I de
l’intégrase, avec un FC maximum de 0,92 ; et un sujet avait des mutations de l’intégrase préexistantes et
pourrait avoir reçu un inhibiteur d’intégrase ou avoir été infecté par transmission d’un virus résistant aux
inhibiteurs d’intégrase. La mutation R263K a également été sélectionnée in vitro (voir ci-dessus).
En présence de résistance à la classe des inhibiteurs d'intégrase (étude VIKING-3), les mutations suivantes
ont été sélectionnées jusqu’à la semaine 24 chez 32 patients en échec virologique comme défini par le
protocole, et avec des génotypes appariés (tous traités par dolutégravir à raison de 50 mg deux fois/jour +
traitement de fond optimisé) : L74L/M (n = 1), E92Q (n = 2), T97A (n = 9), E138K/A/T (n = 8), G140S
(n = 2), Y143H (n = 1), S147G (n = 1), Q148H/K/R (n = 4), N155H (n = 1) et E157E/Q (n = 1).
L’émergence de résistances au dolutégravir apparues sous traitement a typiquement été observée chez les
patients ayant des antécédents de mutation Q148 (à l’inclusion ou dans les antécédents). Cinq patients
supplémentaires ont été en échec virologique comme défini par le protocole entre la semaine 24 et la semaine
48, parmi lesquels 2 ont développé des mutations pendant le traitement. Les mutations ou combinaisons de
mutations développées pendant le traitement étaient : L74I (n=1), N155H (n=2).
L’étude VIKING-4 a évalué le dolutégravir (plus un traitement de fond optimisé) chez 30 sujets ayant une
résistance génotypique primaire aux INIs à l’inclusion. Les mutations développées pendant le traitement
étaient cohérentes avec celles observées dans l’étude VIKING-3.
Chez les patients pédiatriques ayant des antécédents d’échec de traitement, mais naïfs à la classe des
inhibiteurs d'intégrase, la substitution G118R associée aux inhibiteurs d'intégrase a été observée chez 5/159
patients traités par dolutégravir, administré en association avec un traitement de fond choisi par
l'investigateur. Parmi ces cinq participants, 4 présentaient des substitutions supplémentaires associées à
l'intégrase comme suit : L74M, E138E/K, E92E/Q et T66I. Quatre des 5 participants ayant développé la