
Parmi les patients naïfs de nucléosides traités par l'entecavir, les cas d'exacerbation de l'hépatite
apparaissent en moyenne 23 - 24 semaines après l'arrêt du traitement, la plupart ayant été rapportés
chez des patients AgHBe négatifs (voir rubrique 4.8). Une surveillance hépatique doit être effectuée à
intervalles réguliers par un suivi à la fois clinique et biologique pendant au moins 6 mois après l'arrêt
du traitement de l'hépatite B. Le cas échéant, une reprise du traitement de l'hépatite B pourra être
envisagée.
Patients ayant une maladie hépatique décompensée: chez les patients ayant une maladie hépatique
décompensée, en particulier ceux ayant un score Child-Pugh-Turcotte- (CPT) de classe C, un nombre
plus élevé d'événements indésirables hépatiques graves (quelque en soit la cause) a été observé par
rapport aux patients avec une fonction hépatique compensée. De plus, les patients ayant une maladie
hépatique décompensée peuvent encourir un risque plus élevé d'acidose lactique et d'effets indésirables
rénaux tel qu'un syndrome hépato-rénal. Par conséquent, les paramètres cliniques et biologiques
doivent faire l’objet d’une surveillance étroite dans cette population (voir aussi rubriques 4.8 et 5.1).
Acidose lactique et hépatomégalie importante avec stéatose: des cas d'acidose lactique (en l'absence
d'hypoxémie), parfois fatals, généralement associés à une hépatomégalie importante et à une stéatose
hépatique, ont été rapportés en cas de traitement par des analogues nucléosidiques. L'entecavir étant un
analogue nucléosidique, ce risque ne peut être exclu. Le traitement par les analogues nucléosidiques
doit être arrêté en cas d'élévation rapide des transaminases, d'hépatomégalie progressive ou d'acidose
métabolique/lactique d'étiologie inconnue. Des symptômes digestifs bénins, tels que des nausées, des
vomissements ou des douleurs abdominales, sont les signes évocateurs possibles d'une acidose
lactique débutante. Des cas sévères, parfois fatals, ont été associés à une pancréatite, une insuffisance
hépatique/stéatose hépatique, une insuffisance rénale et une augmentation des taux de lactate sérique.
Il conviendra d'être prudent en cas de prescription d'analogues nucléosidiques à des patients (en
particulier des femmes obèses) avec une hépatomégalie, une hépatite ou d'autres facteurs de risques
connus de maladie hépatique. Ces patients doivent être étroitement surveillés.
Pour pouvoir distinguer les élévations des transaminases en rapport avec la réponse au traitement et les
élévations potentiellement liées à une acidose lactique, les médecins devront s'assurer que les
modifications des taux d'ALAT sériques sont associées à une amélioration d'autres marqueurs
biologiques de l'hépatite chronique B.
Résistance et précautions spécifiques chez les patients résistants à la lamivudine: des mutations de la
polymérase du VHB, correspondant à des mutations de résistance à la lamivudine, peuvent conduire
à l’apparition de substitutions secondaires, associées à la résistance à l’entecavir (ETVr). Chez un
faible pourcentage de patients résistants à la lamivudine, des mutations de résistance à l’entecavir au
niveau des codons T184, S202 ou M250 étaient présentes à la l'initiation de l'étude. Les patients ayant
un VHB résistant à la lamivudine ont un risque plus élevé de développer ultérieurement une résistance
à l’entecavir que les patients non résistants à la lamivudine. La probabilité cumulée d’émergence de
résistance génotypique à l’entecavir après 1, 2, 3, 4 et 5 années de traitement dans les études conduites
chez les patients résistants à la lamivudine était respectivement de 6%, 15%, 36%, 47% et 51%. La
réponse virologique doit être fréquemment surveillée dans la population résistante à la lamivudine et
des tests de résistance appropriés doivent être réalisés. Chez les patients ayant une réponse virologique
sous-optimale après 24 semaines de traitement par entecavir, un changement de traitement doit être
envisagé (voir rubriques 4.5 et 5.1). A l'initiation d'un traitement chez les patients ayant des
antécédents documentés de résistance du virus de l'hépatite B à la lamivudine, l'association d'entecavir
et d'un deuxième agent antiviral (qui ne partage pas de résistance croisée avec la lamivudine ou
l'entecavir) doit être préférée à l'administration de l'entecavir en monothérapie.
Un VHB préalablement résistant à la lamivudine est associé à un risque accru d'une résistance
ultérieure à l'entecavir, quelque soit le stade de la maladie hépatique; chez les patients ayant une
maladie hépatique décompensée, un rebond virologique peut être associé à des complications cliniques
graves de la maladie hépatique sous-jacente. Par conséquent, chez les patients ayant à la fois une
maladie hépatique décompensée et une résistance pré-existante du VHB à la lamivudine, l'utilisation
d'une association d'entecavir et d'un deuxième antiviral (qui ne présente pas de résistance croisée avec
la lamivudine ou l'entecavir) est à privilégier plutôt qu’une monothérapie par entecavir.