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représentait le facteur ayant la plus forte corrélation avec la réduction de la fréquence des crises.
Efficacité et sécurité cliniques
Dans presque toutes les études cliniques portant sur la drépanocytose, l'hydroxycarbamide a réduit de
40 à 80 % la fréquence des épisodes vaso-occlusifs chez l'enfant et l'adulte. La même diminution a été
observée pour le nombre d'admissions à l'hôpital et le nombre de jours d'hospitalisation dans les
groupes traités. La fréquence annuelle des syndromes thoraciques aigus a également été réduite de 25
à 68 % sous hydroxycarbamide dans plusieurs études. Dans la drépanocytose, le syndrome thoracique
aigu est une complication fréquente qui menace le pronostic vital et qui se caractérise par une douleur
thoracique ou une fièvre ou une dyspnée qui s'accompagne d'un infiltrat récent sur les radiographies du
thorax.
Un bénéfice clinique prolongé a été démontré chez les patients restant sous traitement par
hydroxycarbamide pendant plus de 8 ans.
Chez 1 906 patients inclus dans l'étude de cohorte ESCORT HU, une augmentation significative du
taux d'Hb (+1,4 g/dL et 1,5 g/dL) et du pourcentage d'HbF (+14,65 % et 15 %) ont été observées après
douze et vingt-quatre mois de traitement par hydroxycarbamide par rapport aux valeurs initiales.
Parallèlement, après un an de traitement, il existait une réduction significative du nombre de crises
douloureuses d'une durée supérieure à 48 heures (-40 % chez les enfants et -50 % chez les adultes),
des épisodes de syndrome thoracique aigu (-68 % chez les enfants et -57 % chez les adultes) et des
hospitalisations (-44 % chez les enfants et -45 % chez les adultes) et le pourcentage de patients
nécessitant une transfusion sanguine a diminué de 50 %. Dans l'étude ESCORT-HU, le profil de
tolérance de l'hydroxycarbamide observé chez les adultes et les enfants correspondait aux données
publiées précédemment et ne présentait aucun nouveau risque (Montalembert 2021).
Population pédiatrique
Dans l'essai NOHARM (Opoka 2017), des enfants ayant un âge moyen de 2,2 ans (de 1 à 3,99 ans) ont
été randomisés de manière à recevoir soit l'hydroxycarbamide (n = 104) soit un placebo (n = 104). Le
traitement a été administré une fois par jour à raison de 20 ± 2,5 mg/kg pendant 12 mois. Le critère
composite clinique lié à la drépanocytose (regroupant crise douloureuse vaso-occlusive, dactylite,
syndrome thoracique aigu, séquestration splénique ou transfusion sanguine) était moins fréquent avec
l’hydroxycarbamide (45 %) qu'avec le placebo (69 %, p = 0,001). Le risque d'augmentation des
infections chez les enfants atteints de neutropénie d’origine médicamenteuse était rare dans l'étude
NOHARM et ne présentait pas de différence entre le traitement par hydroxycarbamide ou placebo.
À la fin de l'essai NOHARM, des enfants ont été recrutés dans l'essai d’extension NOHARM (John
2020) et répartis par randomisation dans des proportions de 1:1 pour recevoir l'hydroxycarbamide soit
à une dose standard fixe (moyenne [± écart-type], 20 ± 5 mg par kilogramme par jour), soit en
escalade de dose jusqu'à la dose maximale tolérée. 187 enfants ont été répartis par randomisation : 94
(âge 4,6 ± 1,0) dans le groupe à dose fixe (19,2 ± 1,8 mg/kg/j) et 93 (âge 4,8 ± 0,9) dans le groupe
avec escalade de dose (29,5 ± 3,6 mg/kg/j). Après 18 mois, une augmentation du taux d'Hb
(+0,3 g/dL) et du % d’HbF (+8 %) a été constatée dans le groupe avec escalade de dose.
Les événements indésirables cliniques de tout grade étaient plus fréquents dans le groupe à dose fixe,
y compris tous les événements liés à la drépanocytose (245 vs. 105) et les événements spécifiques :
crise douloureuse vaso-occlusive (200 vs. 86) et syndrome thoracique aigu ou pneumonie (30 vs. 8).
Le nombre d'interventions médicales majeures était également plus faible dans le groupe avec escalade
de dose que dans le groupe à dose fixe, tant pour les transfusions (34 vs. 116) que pour les
hospitalisations (19 vs. 90).
Chez des jeunes enfants atteints de drépanocytose SS/Sb0, âgés de 9 à 23 mois, une diminution des
épisodes douloureux (-52 %, 177 vs. 375 événements), de dactylites (-80 %, 24 vs. 123), de syndrome
thoracique aigu (8 vs. 27) et d'hospitalisations (-28 %, 232 vs. 324) a été rapportée respectivement
avec l'hydroxycarbamide (n = 96) par rapport au placebo (n = 97) dans l'étude randomisée contrôlée
Baby Hug. Chez 25 patients traités pendant 1 an dans l'étude non contrôlée ESCORT HU, il a été
observé, une réduction des crises vaso-occlusives (-42 %) et des hospitalisations (-55 %) par rapport à
l’année précédant l’inclusion (n = 25).
Le rapport bénéfice/risque et la tolérance à long terme restent à établir dans cette population.