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Cancer de la prostate hormonosensible métastatique (CPHSm)
L’efficacité et la sécurité du darolutamide en association avec le docétaxel ont été évaluées dans le
cadre d’une étude de phase III multicentrique, en double aveugle, contrôlée contre placebo
(étude ARASENS) chez des patients atteints de CPHSm. Au total, 1 306 patients ont été randomisés
selon un ratio de 1:1 en vue de recevoir 600 mg de darolutamide par voie orale deux fois par jour
(n = 651) ou le placebo correspondant (n = 655), de façon concomitante avec 75 mg/m
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de docétaxel
administré sur 6 cycles. Le traitement par le darolutamide ou le placebo a été poursuivi jusqu’à la
progression symptomatique de la maladie, jusqu’à la modification du traitement antinéoplasique,
jusqu’à la survenue d’une toxicité inacceptable ou du décès, ou jusqu’au retrait du patient.
La présence de métastases a été évaluée par un laboratoire de radiologie centralisé indépendant. Les
patients présentant uniquement une atteinte ganglionnaire régionale (M0) n’ont pas été inclus dans
l’étude. La randomisation a été stratifiée en fonction de l’étendue de la maladie (métastases
ganglionnaires non régionales uniquement [M1a], métastases osseuses avec ou sans métastases
ganglionnaires [M1b], ou métastases viscérales avec ou sans métastases ganglionnaires et avec ou sans
métastases osseuses [M1c]) et en fonction du taux de phosphatase alcaline (< ou ≥ à la limite
supérieure de la normale) à l’inclusion. Les patients présentant des métastases cérébrales pouvaient
participer à l'étude, mais aucun patient présentant des métastases cérébrales n'a été inclus.
Les caractéristiques démographiques et pathologiques suivantes étaient équilibrées entre les groupes
de traitement. L’âge médian était de 67 ans (intervalle : 41-89) et 0,5 % des patients étaient âgés de
85 ans ou plus. La distribution des origines ethniques était la suivante : 52 % de caucasiens, 36 %
d’asiatiques et 4 % de noirs. Chez la majorité des patients (78 %), le score de Gleason était de 8 ou
plus au moment du diagnostic. 71 % des patients présentaient un indice de performance ECOG de 0 et
29 % des patients présentaient un indice de performance ECOG de 1. Dans 86,1 % des cas, les patients
présentaient une maladie de novo et 12,9 % des patients présentaient une maladie récidivante. À leur
inclusion dans l’étude, 3 % des patients avaient une atteinte M1a, 79,5 % une atteinte M1b et 17,5 %
une atteinte M1c ; le taux de phosphatase alcaline était < LSN chez 44,5 % des patients et ≥ LSN chez
55,5 % des patients ; le taux médian de PSA à l’inclusion était respectivement de 30,3 µg/L et
24,2 µg/L dans le groupe darolutamide et dans le groupe placebo. Les patients ayant des antécédents
médicaux de crises convulsives pouvaient participer à l’étude et 4 de ces patients (0,6 %) ont été inclus
dans le groupe darolutamide+docétaxel.
77,0 % des patients présentaient une maladie de haut volume tumoral et 23,0 % présentaient une
maladie de bas volume tumoral. La maladie à haut volume tumoral était définie comme la présence de
métastases viscérales ou de 4 lésions osseuses ou plus, avec au moins 1 métastase au-delà de la
colonne vertébrale et des os pelviens. Environ 25 % des patients ont reçu un traitement concomitant
par bisphosphonates ou dénosumab.
Le critère d’évaluation principal de l’efficacité était la survie globale (SG). Les critères secondaires
étaient le délai jusqu’à la survenue d’une résistance à la castration, le délai jusqu’à la progression de la
douleur, la survie sans événement osseux symptomatique (SSEOS), le délai jusqu’au premier
événement osseux symptomatique (EOS), le délai jusqu’à l’instauration du traitement antinéoplasique
ultérieur, le délai jusqu’à l’aggravation des symptômes physiques liés à la maladie et le délai jusqu’à
l’instauration d’un traitement opioïde pendant ≥ 7 jours consécutifs. La progression de la douleur a été
auto-évaluée par les patients à l’aide du questionnaire Brief Pain Inventory-Short Form sur la douleur
(BPI‑SF), la progression étant définie comme une aggravation d’au moins 2 points par rapport au
niveau minimum, et sur la base de l’instauration d’un traitement opioïde à courte ou longue durée
d’action contre la douleur pendant ≥7 jours consécutifs.
La durée médiane du traitement a été de 41,0 mois (intervalle : 0,1 à 56,5 mois) chez les patients ayant
reçu le darolutamide+docétaxel et de 16,7 mois (intervalle : 0,3 à 55,8 mois) chez les patients ayant
reçu le placebo+docétaxel. Dans les groupes darolutamide+docétaxel et placebo+docétaxel,
respectivement, 87,6 % et 85,5 % des patients ont reçu la totalité des 6 cycles de docétaxel, tandis que
1,5 % et 2,0 % des patients n’ont pas reçu le docétaxel.