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Efficacité et sécurité clinique
Dans une étude randomisée, en double aveugle, controllée versus placebo menée chez 4038 patients
atteints d’insuffisance rénale chronique non dialysés et ayant un diabète de type II avec des taux
d’hémoglobine ≤ 11 g/dl, les patients recevaient soit un traitement par darbépoétine alfa pour atteindre
un taux d’hémoglobine de 13 g/dl soit un placebo (voir rubrique 4.4).
L’objectif principal visant à démontrer une diminution du risque de mortalité de toutes causes, de la
morbidité cardiovasculaire, ou de l’insuffisance rénale terminale (IRT) n’a pas été atteint. L’analyse
des composantes individuelles des critères d’évaluation composites a montré les HR (IC 95 %)
suivants : décès 1,05 (0,92-1,21), accident vasculaire cérébral 1,92 (1,38-2,68), insuffisance cardiaque
congestive 0,89 (0,74-1,08), infarctus du myocarde 0,96 (0,75-1,23), hospitalisation pour une ischémie
du myocarde 0,84 (0,55-1,27), IRT 1,02 (0,87-1,18).
Des analyses post-hoc poolées d’études cliniques réalisées avec les ASEs ont été conduites chez des
patients atteints d’insuffisance rénale chronique (dialysés, non dialysés, chez des patients diabétiques
et non-diabétiques). Une tendance à l'augmentation des risques estimés de mortalité toutes causes,
d’évènements cardiovasculaires et cérébrovasculaires a été observée en association à des doses
cumulées d’ASE plus importantes, indépendamment du statut diabétique ou dialysé, (voir rubriques
4.2 et 4.4).
L'érythropoïétine est un facteur de croissance qui stimule essentiellement la production des
érythrocytes. Des récepteurs à l’érythropoïétine peuvent être exprimés à la surface de diverses cellules
tumorales.
La survie et la progression tumorale ont été évaluées dans cinq grandes études contrôlées impliquant
2833 patients au total. Parmi ces études quatre étaient en double aveugle contrôlées versus placebo et
une étude était en ouvert. Deux de ces études ont recruté des patients traités par chimiothérapie. Le
taux d’hémoglobine cible était > 13 g/dl dans deux des études, et de 12 à 14 g/dl dans les trois autres
études. Dans l’étude en ouvert, il n’y a pas eu de différence sur la survie globale entre les patients
traités avec l’érythropoïétine humaine recombinante et le groupe contrôle. Dans les quatre études
contrôlées versus placebo, le risque relatif pour la survie globale était compris entre 1,25 et 2,47 en
faveur du groupe contrôle. Ces études ont montré une surmortalité inexpliquée, statistiquement
significative par rapport au groupe contrôle chez les patients ayant une anémie associée à différents
cancers fréquents et traités par une érythropoïétine humaine recombinante. Le résultat sur la survie
globale dans ces études n’a pas pu être expliqué de façon satisfaisante par les différences d’incidence
des thromboses et autres complications liées entre les patients ayant reçu une érythropoïétine humaine
recombinante et ceux du groupe contrôle.
Une méta-analyse incluant les données individuelles de l’ensemble des 12 études cliniques contrôlées
conduites avec NeoRecormon chez des patients cancéreux anémiques (n=2301), a montré un risque
relatif estimé pour la survie globale de 1,13 en faveur du groupe contrôle (IC 95 %, 0,87-1,46). Chez
les patients ayant une hémoglobine initiale ≤ 10 g/dl (n=899), le risque relatif estimé pour la survie
était de 0,98 (IC 95 %, 0,68 à 1,40). Une augmentation du risque relatif d’évènements thrombo-
emboliques était observée dans la population globale (RR 1,62, IC 95 % : 1,13-2,31).
Une analyse des données patients a également été menée sur plus de 13.900 patients atteints de cancer
(traités par chimiothérapie, radiothérapie, chimio-radiothérapie, ou sans traitement) et participant à 53
études cliniques contrôlées impliquant plusieurs époétines. La méta-analyse des données de survie
globale a conduit à un hazard ratio estimé à 1,06 en faveur des contrôles (IC 95 %: 1.00 - 1.12 ; 53
études et 13 933 patients) et pour les patients atteints de cancer recevant une chimiothérapie, le hazard
ratio de la survie globale était de 1,04 ( IC 95 % : 0.97 - 1.11 ; 38 études et 10 441 patients). De la
même manière, la méta-analyse a indiqué une augmentation significative du risque relatif
d’événements thromboemboliques chez les patients atteints de cancer et recevant une érythropoïétine
recombinante humaine (voir rubrique 4.4).