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Un certain nombre de médicaments sont connus pour interagir avec le métabolisme du répaglinide.
Les interactions possibles doivent donc toujours être prises en compte par le médecin :
Les études in vitro montrent que le répaglinide est essentiellement métabolisé par le CYP2C8, mais
également par le CYP3A4. Les données cliniques chez des volontaires sains confirment le fait que le
CYP2C8 est la principale enzyme impliquée dans le métabolisme du répaglinide, le CYP3A4 jouant
un rôle mineur. La contribution relative du CYP3A4 peut néanmoins augmenter si le CYP2C8 est
inhibé. Par conséquent, le métabolisme, et donc la clairance du répaglinide, peuvent être modifiés par
les substances inductrices ou inhibitrices des cytochromes P450. Un suivi particulier devra être
entrepris lorsque des inhibiteurs du CYP2C8 et du 3A4 sont administrés simultanément avec le
répaglinide.
Les études in vitro montrent que le répaglinide semble être un substrat permettant sa capture active par
le foie (via une protéine de transport des anions organiques dénommée OATP1B1). Les substances qui
inhibent la protéine de transport OATP1B1 peuvent également augmenter les concentrations
plasmatiques du répaglinide, comme cela a été démontré avec la ciclosporine (voir ci-dessous).
Les substances suivantes peuvent accentuer et/ou prolonger l’effet hypoglycémiant du répaglinide :
gemfibrozil, clarithromycine, itraconazole, kétoconazole, triméthoprime, ciclosporine, déférasirox,
clopidogrel, autres antidiabétiques, inhibiteurs de la monoamine-oxydase (IMAO), bêtabloquants non
sélectifs, inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC), salicylés, anti-inflammatoires non stéroïdiens
(AINS), octréotide, alcool et stéroïdes anabolisants.
Chez des volontaires sains, l'administration concomitante de gemfibrozil (600 mg deux fois par jour),
un inhibiteur du CYP2C8, et de répaglinide (dose unique de 0,25 mg) a multiplié l’aire sous la courbe
du répaglinide (ASC) par 8,1 et la C
max
du répaglinide par 2,4. Sa demi-vie a été prolongée de
1,3 heures à 3,7 heures, ce qui pourrait augmenter et prolonger l’effet hypoglycémiant du répaglinide,
et la concentration plasmatique du répaglinide à 7 heures a, quant à elle, été multipliée par 28,6 par le
gemfibrozil. L'utilisation concomitante de gemfibrozil et de répaglinide est contre-indiquée (voir
rubrique 4.3).
L’administration concomitante de triméthoprime (160 mg deux fois par jour), un inhibiteur modéré du
CYP2C8, et de répaglinide (dose unique de 0,25 mg) a entraîné une augmentation de l’ASC, de la C
max
et du t
1/2
du répaglinide (respectivement de 1,6 fois, 1,4 fois et 1,2 fois) sans effets statistiquement
significatifs sur la glycémie. Cette absence d’effet pharmacodynamique a été observée avec une dose
sub-thérapeutique de répaglinide. Comme le profil de sécurité de cette association n’a pas été étudié
pour des doses supérieures à 0,25 mg de répaglinide et 320 mg de triméthoprime, l’utilisation
concomitante de triméthoprime et de répaglinide doit être évitée. Si une utilisation concomitante est
nécessaire, un suivi glycémique et médical attentif doit être réalisé (voir rubrique 4.4).
La rifampicine, un puissant inducteur du CYP3A4 mais également du CYP2C8, agit à la fois comme
inducteur et comme inhibiteur du métabolisme du répaglinide. Un pré-traitement de sept jours par la
rifampicine (600 mg), suivi par l’administration concomitante de répaglinide (dose unique de 4 mg) au
septième jour a réduit l’ASC de 50 % (résultat de l’action inductrice et inhibitrice combinée). Lorsque
le répaglinide a été administré 24 heures après la dernière dose de rifampicine, une réduction de 80 %
de l’ASC du répaglinide a été observée (action inductrice seule). L’administration concomitante de
rifampicine et de répaglinide peut par conséquent nécessiter un ajustement de la dose du répaglinide
qui doit être basé sur le suivi attentif de la glycémie, non seulement lors de l’initiation du traitement
par la rifampicine (forte action inhibitrice), mais également au cours du traitement (action inductrice et
inhibitrice combinée) et à l’arrêt du traitement (action inductrice seule), et ce, jusqu’à deux semaines
environ après l’arrêt de la rifampicine, lorsque l’action inductrice de la rifampicine a disparu. Il n’est
pas exclu que d’autres inducteurs comme par exemple la phénytoïne, la carbamazépine, le
phénobarbital, le millepertuis, puissent présenter un effet similaire.
L’effet du kétoconazole, un représentant type des inhibiteurs compétitifs puissants du CYP3A4, sur la
pharmacocinétique du répaglinide a été étudié chez des sujets sains. L’administration concomitante de
200 mg de kétoconazole et de répaglinide (dose unique de 4 mg) a multiplié par 1,2 l’ASC et la C
max