
25
Expérience clinique
Dans le cadre d’une étude en double aveugle, contrôlée contre placebo, Inovelon (rufinamide
comprimés) a été administré à des doses allant jusqu’à 45 mg/kg/jour pendant 84 jours
chez 139 patients présentant des crises d’épilepsie associées au syndrome de Lennox-Gastaut
(comprenant à la fois des absences atypiques et des chutes subites) mal contrôlées. Des patients de
deux sexes (âgés de 4 à 30 ans) étaient éligibles s’ils présentaient les critères suivants : antécédents de
différents types de crises, qui devaient inclure des absences atypiques et des chutes subites
(c’est-à-dire crises toniques/atoniques ou astatiques) ; traitement concomitant par 1 à 3 médicaments
antiépileptiques à dose fixe ; au moins 90 crises dans le mois précédant la période de 28 jours
précédant l’entrée dans l’étude ; EGG réalisé au cours des 6 mois précédant l’entrée dans l’étude
montrant un profil de complexes pointes-ondes lentes (2,5 Hz) ; poids d’au moins 18 kg ; et TDM ou
IRM confirmant l’absence de lésion progressive. Toutes les crises étaient classées selon les critères de
classification révisés des crises convulsives de l’International League Against Epilepsy. Comme il est
difficile pour les aidants de différencier précisément les crises toniques et atoniques, le panel d’experts
internationaux de neuropédiatres a convenu de regrouper ces types de crises et de les appeler crises
toniques/atoniques ou « chutes subites ». De ce fait, les chutes subites étaient l’un des critères
d’évaluation principaux. Une amélioration significative a été observée pour les trois critères
principaux : la variation en pourcentage de la fréquence totale des crises par période de 28 jours
pendant la phase d’entretien par rapport à la fréquence initiale (-35,8 % sous Inovelon versus -1,6 %
sous placebo ; p = 0,0006), le nombre de crises toniques/atoniques (-42,9 % sous Inovelon
versus 2,2 % sous placebo, p = 0,0002) et le score d’intensité des crises à partir de l’évaluation globale
effectuée par le parent/tuteur à la fin de la phase en double aveugle (amélioration importante ou très
importante chez 32,2 % des patients sous Inovelon versus 14,5 % dans le bras placebo, p = 0,0041).
De plus, Inovelon (rufinamide suspension buvable) a été administré dans une étude multicentrique en
ouvert visant à comparer l’ajout du rufinamide à l’ajout d’un autre MAE choisi par l’investigateur au
traitement actuel par 1 à 3 MAE chez des enfants âgés de 1 an à moins de 4 ans présentant un
syndrome de Lennox-Gastaut mal contrôlé. Dans cette étude, 25 patients ont été exposés au
rufinamide en traitement adjuvant pendant 24 semaines à une dose allant jusqu’à 45 mg/kg par jour en
deux doses fractionnées. Au total, 12 patients ont reçu un autre MAE choisi par l’investigateur dans le
groupe comparateur. L’étude visait essentiellement à évaluer la sécurité et n’avait pas la puissance
suffisante pour montrer une différence dans les paramètres d’efficacité sur les crises. Le profil
d’événements indésirables a été comparable à celui observé chez les patients présentant un syndrome
de Lennox-Gastaut âgés de 4 ans et plus. De plus, l’étude a évalué le développement cognitif, le
comportement et le développement du langage chez les patients traités par le rufinamide par rapport
aux patients recevant tout autre MAE. Après 2 ans de traitement, la variation de la moyenne des
moindres carrés du score total de problèmes du questionnaire Child Behaviour Checklist (CBCL) était
de 53,75 pour le groupe recevant tout autre MAE et de 56,35 pour le groupe recevant le rufinamide
(différence de la moyenne des MC [IC à 95 % +2,60 [-10,5 ; 15,7] ; p = 0,6928) et la différence entre
traitements était de -2,776 (IC à 95 % : -13,3 ; 7,8, p = 0,5939).
Le modèle pharmacocinétique/pharmacodynamique de population a démontré que la réduction de la
fréquence des crises totales et des crises toniques/atoniques, l’amélioration de l’évaluation globale de
l’intensité des crises et l’augmentation de la probabilité de réduction de la fréquence des crises étaient
dépendantes des concentrations du rufinamide.
5.2 Propriétés pharmacocinétiques
Absorption
Les concentrations plasmatiques maximales sont atteintes environ 6 heures après l’administration. Le
pic de concentration (C
max
) et l’ASC plasmatique du rufinamide augmentent en proportions moins
importantes que la dose chez des sujets sains à jeun ou non et chez les patients, probablement en
raison d’une absorption limitée par la dose. Après des doses uniques, les aliments augmentent la
biodisponibilité (ASC) du rufinamide d’environ 34 % et le pic de concentration plasmatique de 56 %.