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Traitement de l'infarctus du myocarde avec sus décalage du segment ST (IDM ST+)
OASIS 6, une étude en double aveugle, randomisée a été conduite chez environ 12 000 patients
présentant un IDM ST+ afin d'évaluer la tolérance et l'efficacité de 2,5 mg de fondaparinux une fois
par jour versus un traitement habituel (placebo (47%) ou HNF (53%). Tous les patients ont reçu les
traitements standards pour l’IDM ST+, incluant les ICP primaires (31 %), les thrombolytiques (45 %)
ou l'absence de reperfusion (24 %). Parmi les patients traités par un thrombolytique, 84% étaient
traités par un agent non spécifique de la fibrine, principalement la streptokinase. La durée moyenne de
traitement était de 6,2 jours dans le groupe fondaparinux. La moyenne d'âge des patients était de
61 ans, et environ 40 % étaient âgés d'au moins 65 ans. Environ 40 % et 14 % des patients avaient
respectivement une insuffisance rénale légère (clairance de la créatinine de ≥ 50 à < 80 ml/min) ou
modérée (clairance de la créatinine de ≥ 30 à < 50 ml/min).
Le critère principal d'évaluation de l’efficacité est un critère composite regroupant décès et récidives
d’IDM dans les 30 jours suivant la randomisation. L’incidence de la mortalité/récidives d’IDM au
30
ème
jour a été significativement réduite de 11,1 % dans le groupe contrôle à 9,7 % dans le groupe
fondaparinux (hazard ratio 0,86 ; IC 95 % : 0,77 - 0,96 ; p = 0,008). Dans la tranche de population
prédéfinie pour comparer le fondaparinux au placebo [c’est-à-dire des patients traités par
fibrinolytiques non spécifiques (77,3%), des patients non reperfusés (22%), des patients traités par
fibrinolytiques spécifiques (0,3%), et des patients traités par ICP primaire (0,4%), l’incidence de la
mortalité/récidives d’IDM au 30
ème
jour a été significativement réduite de 14,0% dans le groupe
placebo à 11,3% dans le groupe fondaparinux (hazard ratio 0,80, IC 95% : 0,69 – 0,93, p = 0,003).
Dans la tranche de population prédéfinie pour comparer le fondaparinux à l’HNF (c’est-à-dire des
patients traités par ICP primaire (58,5%), des patients traités par fibrinolytiques spécifiques (13%), des
patients traités par fibrinolytiques non spécifiques (2,6%) et des patients non reperfusés (25,9%), les
effets du fondaparinux et de l’HNF sur l’incidence de la mortalité/récidives d’IDM au 30
ème
jour n’ont
pas été statistiquement différents : 8,3% vs 8,7% respectivement (hazard ratio 0,94, IC 95% : 0,79 –
1,11, p = 0,460). Toutefois, dans la tranche de population évoquée précédemment, dans le sous-groupe
de patients identifiés pour être thrombolysés ou ne pas être reperfusés (c’est-à-dire les patients ne
bénéficiant pas d’ICP primaire), sous-groupe pour lequel le fondaparinux est indiqué, l’incidence de la
mortalité/récidives d’IDM au 30
ème
jour a été significativement réduite de 14,3% dans le groupe HNF
à 11,5% dans le groupe fondaparinux (hazard ratio 0,79, IC 95% : 0,64 – 0,98, p = 0,003).
Au 30
ème
jour, l’incidence de la mortalité, toutes causes confondues, a également été réduite
significativement de 8,9 % dans le groupe contrôle à 7,8 % dans le groupe fondaparinux (hazard ratio
0,87 ; IC 95 % : 0,77 - 0,98 ; p = 0,02). La différence de mortalité observée entre les groupes a été
statistiquement significative dans la première tranche de population (comparateur placebo) mais pas
dans la seconde (comparateur HNF). Les bénéfices observés en termes de mortalité dans le groupe
fondaparinux ont été maintenus jusqu'à la fin du suivi, au 180
ème
jour.
Chez les patients revascularisés par thrombolyse, le fondaparinux a réduit significativement l'incidence
de la mortalité/récidives d’IDM au 30
ème
jour de 13,6 % dans le groupe contrôle à 10,9 % (hazard ratio
0,79 ; IC 95 % : 0,68 - 0,93 ; p = 0,003). Parmi les patients initialement non reperfusés, l'incidence de
la mortalité/récidives d’IDM au 30
ème
jour a été significativement réduite, de 15 % dans le groupe
contrôle à 12,1 % dans le groupe fondaparinux (hazard ratio 0,79 ; IC 95 % : 0,65 - 0,97 ; p = 0,023).
Chez les patients traités par ICP primaire, l’incidence de la mortalité/récidives d’IDM au 30
ème
jour n’a
pas été statistiquement différente entre les deux groupes [6,0% dans le groupe fondaparinux vs 4,8%
dans le groupe contrôle ; hazard ratio 1,26 ; IC 95 % : 0,96 - 1,66].
Au 9
ème
jour, 1,1 % des patients traités par fondaparinux et 1,4 % des patients du groupe contrôle ont
présenté une hémorragie sévère. Chez les patients thrombolysés, une hémorragie sévère est survenue
chez 1,3 % des patients traités par fondaparinux et chez 2,0 % des patients des groupes contrôle. Chez
les patients initialement non reperfusés, l'incidence des hémorragies sévères a été de 1,2 % dans le
groupe fondaparinux vs 1,5 % dans les groupes contrôle. Chez les patients bénéficiant d’une ICP
primaire, l'incidence des hémorragies sévères a été de 1,0 % dans le groupe fondaparinux et 0,4 %
dans les groupes contrôle.
Chez les patients bénéficiant d’une ICP primaire, l’incidence des thrombus sur cathéter guidé