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Biotransformation
Après une administration orale, le nalméfène est rapidement métabolisé en un métabolite principal:
nalméfène-3-O-glucuronide. L’enzyme UGT2B7 est principalement responsable de cette
métabolisation, les enzymes UGT1A3 et UGT1A8 étant des contributeurs mineurs. Une faible
proportion du nalméfène est métabolisée en nalméfène-3-O-sulfate par sulfatation et en nornalméfène
par le CYP3A4/5. Le nornalméfène est ensuite métabolisé en nornalméfène-3-O-glucuronide et en
nornalméfène-3-O-sulfate. Les métabolites sont considérés comme ayant une activité
pharmacologique non significative sur les récepteurs opioïdes chez l’homme, excepté le nalméfène-3-
O-sulfate qui a une activité comparable à celle du nalméfène. Toutefois, le nalméfène-3-O-sulfate est
présent à des concentrations inférieures à 10 % par rapport à celle du nalméfène; on considère donc
qu’il est fortement improbable qu’il soit un contributeur majeur à l’effet pharmacologique du
nalméfène.
Élimination
Le métabolisme par glucuronoconjugaison est le mécanisme principal de la clairance du nalméfène;
l’élimination du nalméfène et de ses métabolites se faisant principalement par voie rénale. 54 % de la
dose totale est excrétée dans les urines sous forme de nalméfène-3-O-glucuronide, alors que le
nalméfène et ses autres métabolites sont présents dans les urines en quantités inférieures à 3 % chacun.
La clairance orale du nalméfène (Cl) a été estimée à 169 L/h et la demi-vie terminale a été estimée à
12,5 heures.
À partir des données de distribution, de métabolisme et d’excrétion, il apparaît que le nalméfène
présente un coefficient d’extraction hépatique élevé.
Linéarité/non-linéarité
Le nalméfène présente un profil pharmacocinétique linéaire indépendant de la dose à des posologies
allant de 18,06 mg à 72 mg, avec une augmentation de la C
max
de 4,4 fois et de l’AUC
0-tau
de 4,3 fois
(à l’état d’équilibre ou proche de l’équilibre).
Le profil pharmacocinétique de nalméfène ne présente pas de différences importantes selon le sexe,
l’âge, ou l’origine ethnique.
Toutefois, la surface corporelle semble affecter la clairance du nalméfène à un faible degré (la
clairance augmente avec l’augmentation de la surface corporelle), mais on considère qu’il est peu
probable que cela soit cliniquement pertinent.
Insuffisance rénale
Une administration orale unique de 18,06 mg de nalméfène à des patients atteints d’une insuffisance
rénale légère, modérée ou sévère, classée en utilisant le taux de filtration glomérulaire estimé, a
entraîné une augmentation de l’exposition au nalméfène par rapport à celle des sujets sains. Pour les
patients atteints d’une insuffisance rénale légère, modérée ou sévère, l’AUC du nalméfène était
1,1 fois, 1,4 fois et 2,4 fois plus élevée, respectivement. De plus, la C
max
et la demi-vie d’élimination
du nalméfène, étaient jusqu’à 1,6 fois supérieures chez les patients atteints d’une insuffisance rénale
sévère. Aucune modification cliniquement significative de la t
max
n’a été observée dans aucun des
groupes. Pour le principal métabolite inactif, le nalméfène-3-O-glucuronide, l’AUC et la C
max
étaient
jusqu’à 5,1 fois et 1,8 fois plus élevées, respectivement, chez les patients atteints d’une insuffisance
rénale sévère (voir rubriques 4.3 et 4.4).
Insuffisance hépatique
Chez les patients en insuffisance hépatique légère ou modérée recevant une dose unique de nalméfène
18,06 mg, il a été observé que l’AUC était supérieure par rapport à celle des sujets sains. Chez les
patients en insuffisance hépatique légère, l’AUC a augmenté de 1,5 fois et la clairance orale a diminué
d’environ 35 %. Chez les patients en insuffisance hépatique modérée, l’AUC a augmenté de 2,9 fois et
la C
max
de 1,7 fois, alors que la clairance orale a diminué d’environ 60 %. Il n’a été observé aucune
modification cliniquement pertinente du t
max
ou de la demi-vie d’élimination dans aucun des groupes.