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Le clopidogrel a réduit de façon significative la fréquence de survenue de nouveaux accidents
ischémiques (critère d'évaluation combinant l'infarctus du myocarde, l'accident vasculaire cérébral
ischémique et le décès d'origine vasculaire) par rapport à l’AAS. Dans l’analyse en intention de traiter,
939 événements ont été observés dans le groupe sous clopidogrel et 1 020 événements dans le groupe
sous AAS (réduction du risque relatif (RRR) 8,7%, [95% IC : 0,2 à 16,4 ; p=0,045). Ceci permet, par
rapport à l’AAS, d’éviter chez 10 patients supplémentaires (IC : 0 à 20), sur 1 000 traités pendant 2
ans, la survenue d’un nouvel événement ischémique. L’analyse de la mortalité totale (critère
secondaire) ne montre aucune différence significative entre le clopidogrel (5,8%) et l’AAS (6,0%).
Dans une analyse en sous-groupe par événement qualifiant (infarctus du myocarde, accident vasculaire
cérébral ischémique, artériopathie oblitérante des membres inférieurs), le bénéfice est apparu plus
important (atteignant une significativité statistique de p=0,003) chez les malades inclus pour une
artériopathie oblitérante des membres inférieurs (plus particulièrement chez ceux qui avaient aussi un
antécédent d’infarctus du myocarde) (RRR=23,7% ; IC : 8,9 à 36,2) et plus faible (non
significativement différent de l’AAS) chez les malades inclus pour accident vasculaire cérébral
(RRR=7,3% ; IC : -5,7 à 18,7 [p=0,258]). Chez les malades qui ont été inclus dans l’étude avec
comme seul critère un infarctus du myocarde récent, le résultat sous clopidogrel était numériquement
inférieur, mais non statistiquement différent de celui sous AAS (RRR=-4,0% ; IC : -22,5 à 11,7
[p=0,639]). De plus, une analyse en sous- groupe par âge a suggéré que le bénéfice du clopidogrel
chez les malades de plus de 75 ans était inférieur à celui observé chez les malades âgés de 75 ans ou
moins.
Puisque l’étude CAPRIE n’a pas été conçue pour avoir la puissance statistique nécessaire pour évaluer
l’efficacité dans chacun des sous-groupes, il n’est pas évident que les différences observées dans la
réduction du risque relatif en fonction de l’événement qualifiant soient réelles ou le résultat du hasard.
Syndrome coronaire aigu
L'étude CURE a inclus 12 562 patients ayant un syndrome coronaire aigu sans sus-décalage du
segment ST (angor instable ou infarctus du myocarde sans onde Q) et se présentant dans les 24 heures
suivant le début du plus récent épisode d’angor ou de symptômes en rapport avec une ischémie. Les
patients devaient avoir des modifications ECG compatibles avec un nouvel épisode ischémique ou des
enzymes cardiaques élevées ou des troponines I ou T supérieures à au moins deux fois la limite
supérieure de la normale. Les malades ont reçu de façon aléatoire du clopidogrel (dose de charge de
300 mg suivie par 75 mg par jour, N=6 259) ou du placebo (N=6 303), les deux groupes recevant en
association de l’AAS (75 à 325 mg par jour) et d’autres traitements standards. Les patients ont été
traités pendant une durée allant jusqu’à 1 an. Dans CURE, 823 patients (6,6%) ont été traités de façon
concomitante par des anti GPIIb-IIIa. Un traitement par héparine a été administré chez plus de 90%
des patients et le risque relatif de saignement entre le clopidogrel et le placebo n’a pas été
significativement influencé par le traitement concomitant par héparine.
Le nombre de patients présentant un des composants du critère du jugement principal [décès
cardiovasculaire (CV), infarctus du myocarde (IDM) ou accident vasculaire cérébral] a été de 582
(9,3%) dans le groupe traité par clopidogrel et de 719 (11,4%) dans le groupe traité par le placebo,
correspondant à une réduction du risque relatif (RRR) de 20% (IC à 95% : 10%-28%, p=0,00009) en
faveur du groupe traité par le clopidogrel (RRR de 17% chez les patients traités de façon
conservatrice, de 29% lorsqu’ils bénéficiaient d’une angioplastie coronaire avec ou sans pose de stent
et de 10% lorsqu’ils bénéficiaient d’un pontage coronarien). De nouveaux événements
cardiovasculaires (critère principal) ont été évités avec une réduction du risque relatif de 22% (IC :
8,6-33,4), 32% (IC : 12,8-46,4), 4% (IC : -26,9-26,7), 6% (IC : -33,5-34,3) et 14% (IC : -31,6-44,2)
durant les intervalles respectifs suivants : 0-1 mois, 1-3 mois, 3-6 mois, 6-9 mois et 9-12 mois. Ainsi,
au-delà de 3 mois de traitement, le bénéfice observé dans le groupe clopidogrel + AAS n’a pas
augmenté alors que le risque hémorragique persistait (voir rubrique 4.4).
L’utilisation du clopidogrel dans CURE a été associée à une diminution du recours au traitement
thrombolytique (RRR=43,3% ; IC : 24,3%-57,5%) et aux anti GPIIb-IIIa (RRR=18,2% ; IC : 6,5%-
28,3%). Le nombre de patients présentant un des composants du critère de jugement principal (décès
CV, IDM, accident vasculaire cérébral ou ischémie réfractaire) a été de 1 035 (16,5%) dans le groupe