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Le mécanisme d’action supposé du polysulfate de pentosan sodique comprend un effet local dans la
vessie après administration systémique et une élimination dans l’urine avec une liaison des
glycosaminoglycanes à la muqueuse déficiente de la vessie. Cette liaison des glycosaminoglycanes à
la muqueuse de la vessie réduit l’adhérence bactérienne à la surface interne de la vessie et en
conséquence, l’incidence des infections est également réduite. La fonction protectrice potentielle du
polysulfate de pentosan sodique comblant la muqueuse urothéliale défectueuse ainsi que l’action anti-
inflammatoire du polysulfate de pentosan sodique pourraient éventuellement être impliquées.
Efficacité et sécurité clinique
Au total, quatre études cliniques randomisées, contrôlées contre placebo, en double aveugle, ayant
inclus de manière prospective des patients atteints du syndrome de la vessie douloureuse diagnostiqué
par examen cystoscopique, avec ou sans hydrodistension vésicale, évaluant l’efficacité d’un traitement
oral par le polysulfate de pentosan sodique ont été publiées dans la littérature scientifique. Dans
l’ensemble de ces études, les patients ont rapporté une meilleure amélioration subjective du syndrome
de la vessie douloureuse avec le traitement par le polysulfate de pentosan sodique comparé au placebo.
Dans trois études, la différence observée était clairement statistiquement significative.
La première étude était une étude comparative avec placebo, randomisée, en double aveugle, en cross-
over évaluant le polysulfate de pentosan sodique par rapport à un placebo. Selon l’institution où les
patients étaient pris en charge, ils ont été traités soit par 3x100 mg soit par 2x200 mg de polysulfate de
pentosan sodique (PPS) par jour. 75 patients ont été randomisés dans l’étude et, parmi eux, 62 ont
terminé l’étude. L’efficacité du traitement a été évaluée sur la base de l’amélioration observée par le
patient de quatre symptômes typiques du syndrome de la vessie douloureuse : douleur, miction
impérieuse, miction fréquente et nycturie, aucun critère principal d’évaluation n’a été défini. Un
patient était comptabilisé comme étant répondeur au traitement lorsqu’une amélioration de 50 % par
rapport au départ était observée pour un symptôme spécifique après trois mois de traitement. Une
évaluation de l’ensemble des données générées dans l’étude a montré que, pour les quatre symptômes,
une réponse au traitement par le polysulfate de pentosan sodique a été observée pour un nombre
statistiquement significatif plus important de patients comparativement au groupe placebo :
Nb de répondeurs / total (%)
Moyenne % d’amélioration*
Nb de répondeurs / total (%)
Moyenne % d’amélioration*
Nb de répondeurs / total (%)
(*Moyenne ± écart-type)
Les deux études suivantes ont été réalisées en suivant des protocoles très comparables :
multicentrique, contrôlée versus placebo, randomisée, en double aveugle. Les patients des deux études
ont été traités pendant trois mois par 3x100 mg de polysulfate de pentosan sodique ou par un placebo.
Le critère d’efficacité principal de l’étude était l’amélioration globale autoévaluée par le patient après
trois mois de traitement. Il a été demandé aux patients s’ils présentaient une amélioration globale
depuis le début du traitement, et si oui, si l’amélioration était « légère » (25 %), « modérée » (50 %),
« importante » (75 %) ou si une « guérison complète » (100 %). Les patients qui ont présenté au moins
une amélioration modérée (50 %) ont été comptabilisés comme répondeurs. Les critères d’efficacité
secondaires comprenaient l’évaluation de l’amélioration par l’investigateur. Les scores utilisés pour
l’évaluation par l’investigateur comprenaient les catégories « aggravation », « aucun changement »,
« assez bon », « bon », « très bon » et « excellent ». Un répondeur a été défini comme étant un patient
dont le score d’évaluation était « bon » par rapport au score de départ.