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5.2 Propriétés pharmacocinétiques
Viramune comprimés et suspension buvable ont fait preuve d’une biodisponibilité comparable et se
sont montrés bioéquivalents jusqu’à la dose de 200 mg.
Absorption : La névirapine est facilement absorbée après administration orale (> 90 %) chez des
volontaires sains et des adultes infectés par le VIH-1. La biodisponibilité absolue du comprimé à
50 mg a été de 93 ± 9 % (moyenne ± écart-type) et celle de la solution buvable de 91 ± 8 % après
l'administration d'une dose unique chez 12 adultes sains. La concentration plasmatique de la
névirapine a atteint sa valeur maximale (2 ± 0,4 µg/ml ; 7,5 µM) quatre heures après la prise d'une
dose unique de 200 mg. Lors d'administrations réitérées, les concentrations plasmatiques de la
névirapine paraissent augmenter de façon linéaire avec des doses de 200 à 400 mg/jour. D’après des
données de la littérature portant sur 20 patients infectés par le VIH, les concentrations C
max
et C
min
à
l’état d’équilibre étaient respectivement de 5,74 µg/ml (5,00-7,44) et de 3,73 µg/ml (3,20-5,08) et
l’ASC (Aire Sous la Courbe) de 109,0 h
*
µg/ml (96,0-143,5) chez des patients prenant 200 mg de
névirapine 2 fois par jour. D’autres données publiées supportent ces conclusions. L’efficacité à long
terme du traitement semble vraisemblablement liée à des concentrations minimales de névirapine
supérieures à 3,5 µg/ml chez les patients.
Distribution : La névirapine est lipophile et est essentiellement sous forme non ionisée au pH
physiologique. Après injection intraveineuse chez des adultes sains, le volume de distribution (Vd
ss
)
de la névirapine a été de 1,21 ± 0,09 l/kg, ce qui suggère que la névirapine est largement distribuée
chez l'homme. La névirapine franchit facilement la barrière placentaire et est excrétée dans le lait. Le
taux de liaison de la névirapine aux protéines plasmatiques est d'environ 60 % quand sa concentration
plasmatique est comprise entre 1 à 10 µg/ml. La concentration de la névirapine dans le liquide
céphalo-rachidien humain (n = 6) a été égale à 45 % (± 5 %) de la concentration plasmatique, soit un
rapport voisin de la fraction non liée aux protéines plasmatiques.
Biotransformation et élimination : Des études in vivo chez l'homme et in vitro sur microsomes
hépatiques humains indiquent que la névirapine est très fortement métabolisée par le système oxydatif
du cytochrome P450, donnant naissance à plusieurs métabolites hydroxylés. Les études in vitro sur
microsomes hépatiques humains suggèrent que le métabolisme oxydatif de la névirapine est
essentiellement médié par les iso-enzymes CYP3A du cytochrome P450, mais que d'autres
iso-enzymes peuvent jouer un rôle accessoire. Une étude du métabolisme et de l'excrétion a été menée
chez huit volontaires sains de sexe masculin après un traitement par la névirapine à raison de 200 mg
deux fois par jour jusqu'à l'état d'équilibre suivis d'une dose unique de 50 mg de
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C-névirapine. Après
récupération de 91,4 ± 10,5 %, de la dose radioactive administrée, il est apparu que l’excrétion était
principalement urinaire (81,3 ± 11,1 % contre 10,1 ± 1,5 % pour la voie fécale). Plus de 80 % de la
radioactivité urinaire correspondent à des glycuroconjugués des métabolites hydroxylés. On peut en
conclure que, le métabolisme par le cytochrome P450, la glycuroconjugaison et l'excrétion urinaire de
métabolites glycuroconjugués représentent la principale voie de biotransformation et d'élimination de
la névirapine chez l'homme. Seule une faible fraction (< 5 %) de la radioactivité urinaire (représentant
moins de 3 % de la dose totale) correspond à la molécule mère intacte, ce qui démontre que l'excrétion
rénale joue un rôle mineur dans l'excrétion de la névirapine inchangée.
Des données montrent que la névirapine est un inducteur des enzymes métaboliques hépatiques du
cytochrome P450. La pharmacocinétique de l'auto-induction se caractérise par une augmentation
voisine de 1,5 à 2 fois de la clairance apparente de la névirapine entre la première prise orale et deux à
quatre semaines de traitement par 200 à 400 mg/jour. Cette auto-induction résulte également en une
diminution correspondante de la demi-vie plasmatique terminale de la névirapine, qui passe d'environ
45 heures (dose unique) à environ 25 à 30 heures après administration réitérée de 200 à 400 mg/jour.
Insuffisance rénale : Les propriétés pharmacocinétiques après administration d’une dose unique de
névirapine ont été comparées chez 23 patients présentant soit une insuffisance rénale légère (50 ≤
CLcr < 80 ml/min) ou modérée (30 ≤ CLcr < 50 ml/min), soit une atteinte rénale sévère (CLcr
< 30 ml/min), soit une insuffisance rénale, ou une insuffisance rénale phase terminale nécessitant une
dialyse et chez 8 patients présentant une fonction rénale normale (CLcr > 80 ml/min). L’insuffisance