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Mécanisme d'action
L'entécavir, analogue nucléosidique de la guanosine ayant une activité sur la polymérase du VHB, et
phosphorylé en forme triphosphate active, possède une demie-vie intracellulaire de 15 heures. Par
compétition avec le substrat naturel, la désoxyguanosine tri- phosphate, l'entécavir tri-phosphate
inhibe les 3 fonctions de la polymérase virale : (1) amorce des polymérases du VHB, (2) transcription
inverse du brin négatif d'ADN à partir de l'ARN messager pré- génomique, et (3) synthèse du brin
positif d'ADN du VHB. Le K
i
de l'entécavir tri-phosphate pour l'ADN polymérase du VHB est de
0,0012 μM. L'entécavir tri-phosphate est un faible inhibiteur des ADN polymérases cellulaires α, β
et δ avec des valeurs de K
i
de 18 à 40 μM. De plus, des expositions élevées à l'entécavir n'entraînent
pas d'effets indésirables notables sur la synthèse de la polymérase γ ou de l'ADN mitochondrial par les
cellules hépatiques G2 (K
i
> 160 μM).
Activité antivirale
L'entécavir inhibe la synthèse de l'ADN du VHB à une concentration CE
50
(Concentration Efficace 50)
de 0,004 μM dans les cellules hépatiques humaines HepG2 infectées par le VHB de type sauvage. La
valeur moyenne de la CE50 de l'entécavir contre les formes courantes de VHB résistantes à la
lamivudine (L180M et M204V) était de 0,026 μM (0,010 - 0,059 μM). Des virus recombinants portant
des mutations de résistance N236T et A181V à l'adéfovir ont montré une grande sensibilité à
l'entécavir.
Une analyse de l’activité inhibitrice de l’entécavir sur un panel de souches de laboratoire et d’isolats
cliniques du VIH utilisant une variété de cellules et certaines conditions de cultures a montré une CE
50
comprise entre 0,026 et >10 µM ; les plus faibles valeurs de CE
50
ont été observées lorsque des
quantités réduites de virus étaient utilisées dans l’essai. En culture cellulaire, l’entécavir a sélectionné
la mutation M184I à des concentrations micromolaires, confirmant l’activité inhibitrice à de forte
concentration d’entécavir. Les mutants VIH contenant la mutation M184V ont montré une baisse de la
sensibilité à l’entécavir (voir rubrique 4.4).
Dans des essais de combinaison en culture cellulaire, l'abacavir, la didanosine, la lamivudine, la
stavudine, le ténofovir ou la zidovudine n'ont pas montré d'effet antagoniste sur l'activité anti-VHB de
l'entécavir sur une large gamme de concentrations. Dans les essais avec des antiviraux utilisés dans le
traitement du VIH, l'entécavir à des concentrations micromolaires n'a pas eu d'effet antagonist sur
l'activité anti-VIH en culture cellulaire de ces six INTIs ou de l’emtricitabine.
Résistance en culture cellulaire
Par rapport au VHB de type sauvage, les virus résistants à la lamivudine possédant les mutations
M204V et L180M, ont montré une diminution de 8 fois de la sensibilité à l'entécavir. L'insertion
additionnelle d'acides aminés au niveau des codons T184, S202 ou M250 a entraîné une diminution de
la sensibilité à l'entécavir en culture cellulaire. Les substitutions observées sur les isolats cliniques
(T184A, C, F, G, I, L, M ou S ; S202C, G ou I ; et/ou M250I, L ou V) a entrainé également une
diminution de la sensibilité à l'entécavir de 16 à 741 fois en comparaison au virus de type sauvage. Les
souches résistantes à la lamivudine porteuses des substitutions rtL180M plus rtM204V en association
avec la substitution d’acide aminé rtA181C conférent une diminution de 16 à 122 fois de la sensibilité
phénotypique à l’entécavir. Les mutations de résistance isolées à l ’entécavir au niveau des codons
T184, S202, et M250 ont eu un effet modéré sur la sensibilité à l’entécavir, et n’ont pas été observée
en l’absence de mutation de résistance à la lamivudine sur plus de 1000 échantillons séquencés. La
résistance est due à une diminution de la liaison à la transcriptase inverse du VHB modifiée, et le VHB
résistant montre une diminution de la capacité réplicative en culture cellulaire.
Expérience clinique
La démonstration d'efficacité repose sur les réponses histologiques, virologiques, biochimiques et
sérologiques après 48 semaines de traitement dans des essais cliniques contrôlés chez 1 633 adultes
atteints d'une hépatite chronique B compensée avec réplication virale. La tolérance et l'efficacité