22
Après l’administration de doses thérapeutiques à des patients hypertendus, l’amlodipine entraîne une
vasodilatation qui se traduit par une réduction des valeurs tensionnelles en position couchée ou debout.
Ces baisses de la pression artérielle ne s’accompagnent pas d’une modification significative de la
fréquence cardiaque ou des taux plasmatiques de catécholamines en cas d’administration au long
cours.
Les concentrations plasmatiques sont corrélées à l’effet chez les patients jeunes comme chez les
patients âgés.
Chez les patients hypertendus avec une fonction rénale normale, des doses thérapeutiques
d’amlodipine ont entraîné une diminution des résistances vasculaires rénales et des augmentations du
taux de filtration glomérulaire et du flux plasmatique rénal efficace, sans modification de la fraction de
filtration ou de la protéinurie.
Chez les patients avec une fonction ventriculaire normale traités par l'amlodipine, les mesures
hémodynamiques de la fonction cardiaque au repos et au cours de l'effort (ou de la stimulation) ont
généralement montré une légère augmentation de l'index cardiaque, sans influence significative sur le
dP/dt ou sur la pression ou le volume diastolique du ventricule gauche, comme avec les autres
inhibiteurs calciques. Dans les études hémodynamiques, l'amlodipine n'a pas été associée à un effet
inotrope négatif lorsqu'elle a été administrée à doses thérapeutiques à des animaux et à des volontaires
sains, même en cas de co-administration avec des bêtabloquants chez l’homme.
L'amlodipine ne modifie pas la fonction du nœud sinusal ou la conduction auriculoventriculaire chez
les animaux ou volontaires sains. Dans les études cliniques dans lesquelles l'amlodipine a été
administrée en association avec des bêtabloquants à des patients soit hypertendus soit angoreux, aucun
effet indésirable n'a été observé sur les paramètres électrocardiographiques.
L’amlodipine a été étudiée chez les patients avec un angor chronique stable, avec un angor
vasospastique et avec une cardiopathie ischémique documentée par angiographie.
Efficacité et sécurité cliniques
Utilisation chez les patients hypertendus
Une étude de morbi-mortalité randomisée en double aveugle intitulée Antihypertensive and
Lipid-Lowering treatment to prevent Heart Attack Trial (ALLHAT) a été menée pour comparer des
traitements récents : amlodipine 2,5-10 mg/jour (inhibiteur calcique) ou lisinopril 10-40 mg/jour (IEC)
en traitements de première intention, à un diurétique thiazidique, la chlorthalidone 12,5-25 mg/jour
dans l’hypertension légère à modérée.
Au total, 33 357 patients hypertendus âgés de 55 ans ou plus ont été randomisés et suivis pendant une
durée moyenne de 4,9 ans. Les patients présentaient au moins un autre facteur de risque de maladie
cardiaque coronarienne, incluant : antécédents d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire
cérébral (plus de 6 mois avant l’inclusion) ou autre maladie cardiovasculaire athéroscléreuse
confirmée (total 51,5 %), diabète de type 2 (36,1 %), HDL-cholestérol < 35 mg/dl ou < 0,906 mmol/l
(11,6 %), hypertrophie ventriculaire gauche diagnostiquée par électrocardiographie ou
échocardiographie (20,9 %), tabagisme (21,9 %).
Le critère d’évaluation principal était un critère composite de maladie coronarienne fatale ou
d’infarctus du myocarde non fatal. Il n’a pas été observé de différence significative sur le critère
principal entre les traitements à base d’amlodipine et les traitements à base de chlorthalidone : rapport
de risque (RR) 0,98, IC à 95 % (0,90-1,07), p = 0,65. Parmi les critères secondaires, l’incidence
d’insuffisance cardiaque (élément d’un critère composite d’événements cardiovasculaires combinés) a
été significativement plus élevée dans le groupe amlodipine que dans le groupe chlorthalidone (10,2 %
contre 7,7 %, RR 1,38, IC à 95 % [1,25-1,52], p < 0,001). Cependant, il n’y a pas eu de différence
significative dans la mortalité toute cause entre les traitements à base d’amlodipine et les traitements à
base de chlorthalidone : RR 0,96, IC à 95 % [0,89-1,02], p = 0,20.