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4.5 Interactions avec d’autres médicaments et autres formes d’interactions
Les études d’interactions n’ont été réalisées que chez l’adulte. L’ampleur de ces interactions dans la
population pédiatrique n’est pas connue. Les données obtenues chez l’adulte concernant les
interactions et les mises en garde figurant dans la rubrique 4.4 s’appliquent à la population pédiatrique.
Interactions pharmacodynamiques
Dérivés nitrés
Dans une étude clinique, la dose la plus élevée de riociguat (2,5 mg 3 fois par jour) a potentialisé
l’effet hypotenseur de la nitroglycérine sublinguale (0,4 mg) administrée 4 et 8 heures après la prise de
riociguat. Par conséquent, l’administration concomitante de riociguat et de dérivés nitrés ou de
produits dits "donneurs de monoxyde d’azote" (ex : nitrite d’amyle) sous quelque forme que ce soit, y
compris les drogues à usage récréatif telles que les "poppers", est contre-indiquée (voir rubrique 4.3).
Inhibiteurs de la phosphodiestérase-5 (IPDE-5)
Les études précliniques conduites sur les modèles animaux ont mis en évidence un effet hypotenseur
systémique additif lorsque riociguat était associé au sildénafil ou au vardénafil. L’effet additif sur la
pression artérielle systémique était majoré avec des doses plus élevées.
Dans une étude exploratoire sur les interactions, menée chez 7 patients présentant une HTAP et
recevant un traitement par sildénafil à dose stable (20 mg 3 fois par jour), des doses uniques de
riociguat (0,5 mg et 1 mg) ont produit un effet additif sur l’hémodynamique. Des doses supérieures à
1 mg de riociguat n’ont pas été évaluées dans cette étude.
Une étude sur 12 semaines menée chez 18 patients présentant une HTAP a comparé l'association de
sildénafil à dose stable (20 mg 3 fois par jour) avec le riociguat (1,0 mg à 2,5 mg 3 fois par jour), par
rapport au sildénafil utilisé seul. Lors de la phase d’extension à long terme de l’étude (étude non
contrôlée), un taux élevé de sorties d'étude prématurées, principalement dues à une hypotension, a été
observé avec l’association de sildénafil et de riociguat. Aucun bénéfice clinique n’a été mis en
évidence avec l'association sildenafil/riociguat dans la population étudiée.
L’utilisation concomitante de riociguat avec les inhibiteurs de la PDE-5 (tels que sildénafil, tadalafil,
vardénafil) est contre-indiquée (voir rubriques 4.2 et 4.3).
RESPITE était une étude non contrôlée de 24 semaines visant à étudier le relai des traitements par
inhibiteurs de la PDE-5 par le riociguat chez 61 patients adultes présentant une HTAP et en état stable
sous traitement par inhibiteurs de la PDE-5. Tous les patients étaient en classe fonctionnelle OMS III
et 82% étaient traités par un antagoniste des récepteurs de l'endothéline (ARE). Lors du relai des
inhibiteurs de la PDE-5 par le riociguat, le temps médian sans traitement pour le sildénafil était de 1
jour et pour le tadalafil de 3 jours. Globalement, le profil de sécurité observé dans l'étude était
comparable à celui observé dans les essais pivots, et aucun événement indésirable grave n'a été signalé
pendant la période de transition. Six patients (10%) ont présenté au moins une aggravation clinique,
dont 2 décès non liés au médicament de l’étude. Les modifications par rapport aux valeurs initiales des
critères tels que l’amélioration du test de marche de 6 min (TDM6) (+ 31m), des taux de prohormone
N-terminale du peptide natriurétique cérébral (NT-proBNP) (-347 pg/mL) et de classe fonctionnelle
(CF) OMS I /II/III/IV (2/52/46/0)%, de l’index cardiaque (+0,3L/min/m
2
) ont suggeré un bénéfice
chez des patients sélectionnés.
Stimulateurs de la guanylate cyclase soluble
Le traitement concomitant par le riociguat et d’autres stimulateurs de la guanylate cyclase soluble est
contre-indiqué (voir rubrique 4.3).
Warfarine/Dérivés coumariniques
Le traitement concomitant par le riociguat et la warfarine n’a pas modifié le temps de Quick induit par
l’anticoagulant. L’utilisation concomitante de riociguat et d’autres dérivés coumariniques (ex :
phenprocoumone) ne devrait pas non plus modifier le temps de Quick.
L’absence d’interactions pharmacocinétiques entre le riociguat et la warfarine, un substrat du
cytochrome P2C9, a été démontrée in vivo.